Interview du vice-amiral Wim Robberecht (VRT)

Dans son rapport annuel, rendu public pour la première fois, le SGRS met surtout en garde contre l’espionnage et les tentatives d’ingérence de puissances étrangères dans les affaires de notre pays qui ont atteint des niveaux inégalés depuis la guerre froide. Le monde est en train de changer rapidement.

Le Vice-amiral Wim Robberecht, a déclaré durant l’émission « De ochtend » de la VRT Radio 1 que :

  • Nous devons réaliser que le calme que nous avons connu depuis la fin de la guerre froide est révolu. Depuis l’invasion russe de la Crimée en 2014, la situation sécuritaire n’a fait que devenir plus préoccupante ;
  • L’instabilité entraîne davantage d’espionnage et d’ingérence étrangère dans nos affaires. Et la Belgique est une cible populaire car Bruxelles abrite de nombreuses institutions internationales.
  • Le SGRS prévoit que le cyber-espionnage va désormais s’intensifier. Les hacktivistes pro-russes sont de plus en plus nombreux à mener des cyber-attaques contre des pays considérés comme une menace par la Russie.
  • Pour la première fois, le chef des services de renseignement chinois siège au Politburo. Il est donc fort probable que la Chine continuera à utiliser les cyber-attaques car elle est technologiquement très efficace. Nous en avons déjà fait l’expérience. L’année dernière, les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont été piratés par des hackers chinois proches de l’État chinois.
  • Pour contrer la menace cybernétique, le SGRS a mis en place l’année dernière le Cyber Command. Il s’agit d’une cinquième composante de l’armée belge, les autres étant l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et la composante médicale car notre monde est devenu numérique, à tous les niveaux de la société.
  • En 2022, le SGRS a engagé 53 militaires et 26 civils pour l’aider à faire face à ses projets d’expansion. Mais il en faudrait encore davantage. Il faudrait passer de « moins de mille personnes » à « plus de mille personnes » dans les cinq prochaines années.
  • Le SGRS prévoit que l’extrême-gauche et l’extrême-droite exploiteront les mouvements de protestation sur des questions telles que la hausse de l’inflation. En outre, la pression migratoire continue sur l’Europe continuera à alimenter la propagande d’extrême droite.
  • Il faut tenir compte d’une augmentation des théories du complot : « Les valeurs démocratiques sont sous pression. Quand on voit ce qui se passe autour des élections dans d’autres pays, cela inquiète. La remise en question des élections par les théoriciens du complot semble être une routine. L’ingérence étrangère joue entièrement son rôle.
  • Le service prévoit que la menace d’attentats à caractère religieux restera la même en 2023 qu’en 2022. Un attentat perpétré par un loup solitaire serait le scénario le plus probable.

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